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Escherichia

27 décembre 2013

À vous qui ne me connaissez pas

cage

À vous qui ne me connaissez pas.

À vous qui n'avez certainement jamais posé le regard sur moi. Qui n'avez jamais pu lire dans la profonde couleur maronnasse de mes yeux la détresse qui les habite, vous qui n'avez jamais pu vous dire "Seigneur, j'ai devant moi la pire merde que ce siècle ait enfanté".

Que dire de plus ? Les gens m'inciteraient sûrement à commencer par le début. Mais de début il n'y en a point. Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été la pariât des microcosmes dans lesquels j'ai évolué. De cette haine que j'ai gardée, le souvenir omniprésent est celui du silence. On ne m'a pas souvent laissé la parole. Les rares fois étaient pour me donner en spectacle, que ce soit comme ce petits singes qui savent compter les bananes ou comme ces fourmis qui se ridiculisent avant de se faire écraser sous l'hilarité des enfants du haut de leur botte.

Dans mes veines coule l'amour du vice. Je les ai tous épinglés. Une vie à l'image "rock'n'roll" qui n'a de "roll" que le roc que je tente d'escalader. Ma vie est une épée. Bien aiguisée et à double tranchant. Le tranchant lisse, propre et le tranchant sali par la perversion d'une vie gâchée.

Je ne l'ai pas souvent contée mais voici l'histoire de ma vie.

Les démons qui m'habitent se manifestent de différentes manières. Tantôt agressifs, tantôt apeurants. Ils jettent à mes yeux la poussière d'une terre arride, m'aveuglant au passage. Ils s'exprimeront cette nuit.

Oui, je me donne la mort ce soir. Rien de bien désolant, juste un reflet de la symbolique humaine. Les limites de la réalité lorsque son souffle glacé nous enveloppe comme le linceul qui couvre mes yeux bien vitreux. Entre les mots et la balle chaudement sortie du canon, ma tête a décidé de ce qu'elle porterait et dégueulerait une dernière fois cette nuit. Rien de personnel quand je vous dis que je vous méprise. C'est juste la vie et toutes ses composantes que je hais.

Je suis bien des filles. La seule que je porte vraiment dans mon coeur c'est la fille agneau. Fragile, apeurée.

J'ai toujours tout fait pour la gloire. Me faire remarquer. Je n'ai jamais trouvé ma place dans ce monde, montrer ma personne était le seul moyen de survivre. Tous les moyens sont bons pour me donner la sensation d'exister aux yeux des autres. La scarification en fait partie. Ce n'est pas pour rien que j'ai toujours préféré mes cicatrices sur les bras que sur les cuisses. On les voit. Je me scarifie aussi souvent à l'hôpital qu'à l'exterieur car on s'occupe de moi. Je vis pour quelqu'un, ne serait-ce que cinq minutes pour me faire un pansement. Je suis spéciale.

Je suis allée jusqu'à me rouer de coups pour avoir des bleus ou m'étrangler avec mes lacets pour laisser des marques sur ma peau blanche, nue, pure.

Si je devais rendre une justice dans ma vie je sais déjà sur qui elle s'abattrait. Je fais claquer mes bretelles de l'accusation. Oui, j'ai été agressée. Par un ami qui, ses habits ôtés, était apte à me trahir. Il s'idôlatra dans mon malheur. Et ce schéma qu'était sa vie, je l'ai reprodruit maintes fois par la suite, pour me l'infliger. Baiser à tout va, avec les premiers venus. La luxure couchait tous les soirs sous mon lit.

Je n'étais pas une mauvaise fille. Juste une trainée incapable d'éprouver une once de plaisir. Je peux donc tout donner de mon corps,de la bouillie de mon esprit. Ne rien attendre, si ce n'est de la douleur, pour ne pas être déçue.

Tant de fois j'ai essayé de garder mon humanité mais les couteaux brûlant qui s'abattaient sur ma peau avaient à chaque fois raison de moi. De mes chairs ouvertes se dégage cette odeur si particulière, mélange de satisfaction et de soulagement. Les gens ne comprennent pas mes gestes. Ils ne connaissent pas le bien que cela fait de se faire du mal. Je ne suis pas moi-même. Je ne suis plus quelqu'un mais quelque chose. Une pulsion, une décharge éléctrique. Indésirable, infréquantable. Indicible et immuable. La tentation d'un objet potentiellement tranchant est trop forte pour une personne fragile comme moi.

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4 décembre 2013

Poème du jour

taille

De mes yeux éteinds je te contemple

Ta douce main au creux de la mienne me caresse

Toi qui est tantôt misère, tantôt richesse

Et qui voudrait en grand m'ouvrir les portes de ton temple

 

Je te suis sans réfléchir, vers cette lumière que tu me tends

Blancheur parmis les ténèbres, tu m'éblouies

Et c'est au loin mes cris que j'entends

Quand tu as décider de m'arracher à la vie

 

Ô douce mort je me prosterne devant toi

Moi, simple humaine, me réfugiant sous ton toit

27 novembre 2013

Poème du jour

papillon

 

Ne pas écouter mon démon bruisser

Chatouiller mon coeur de ses ailes argentées

Vouloir le laisser s'évader

Comprendre que ce serait comme s'amputer

 

Il danse, virevolte dans le noir

Doucement se mue dans mes cauchemars

 

Je voudrais l'étreindre, l'embrasser

Mais tout ce que j'ai ce n'est qu'un couteau pour l'égorger

Le regarder se vider de son sang

Sentir dans mon coeur le néant

 

Le voir ainsi mort à mes pieds

Et comtempler ce vide en moi s'accrocher

 

 

27 novembre 2013

Et toi, que caches-tu sous ta carapace ?

 

 tête

Lucille P. 19 ans

Accro aux sodas, on m'a souvent décrite comme une fille originale. J'ai souvent l'impression de donner une image sûre de moi. Cela se prenant, à tort, pour de la prétention. En réalité je suis juste quelqu'un de physiquement négligée.

On définit souvent les gens en leur demandant ce qu'ils font dans la vie avec la certitude de pouvoir en commprendre bien plus d'eux qu'ils ne le voudraient. Foutue idée de la psychologie innée du XIXème siècle. Pas de bol, moi je ne fais pas quelque chose me représentant dans la vie. Après une tentative avortée d'études dans l'art, je me suis tournée vers la biologie.

Depuis ma plus tendre enfance j'ai toujours nourri deux passions, celle des pirates et celle des papillons. Je reste persuadée avoir été un pirate dans une vie antérieure. Quant à ma relation avec les papillons, ne l'ébruitons pas, j'ai un rapport presque malsain avec eux.

Je ne me considère pas comme une erreur de la nature, mais je reste persuadée qu'elle aurait pu me lotir différemment. C'est la grande loterie génétique qui nous conditionne, je ne vais pas me plaindre des heures en vain.

Ce blog est loin d'être autobiographique. C'est celui de mon alter-ego Esch, qui prend vie par ces dessins et ces textes. Ne faites pas d'amalgamme avec la personne que je suis au quotidien. Merci.

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